France Télécom a abandonné, Penmarch
relève le défi Les pêcheurs se mettent à la radio Le service n'était plus
rentable pour France Télécom.. Pour rétablir la chaleur humaine et l'efficacité
professionnelle sur les mers, les pêcheurs créent Radio Vacation Pêche,
à Penmarch (Finistère). "Cette radio est un pied de nez à tous ceux
qui ont enterré la pêche un peu trop vite" ", lance André Le
Berre, président du Comité des pêches du Guilvinec en présentant Radio-vacation-pêche
: La station de l'espoir, inauguré mardi à la halle à marée de Penmarch.
Une radio qui veut ressusciter les services de la station France Télécom
du Conquet fermée, depuis un mois. Revoilà donc la *vacation" depuis
les terribles tempêtes de 1952, les hauturiers avaient l'habitude de se
signaler à heure fixe à Conquet radio (les PTT à l'époque) pour annoncer
s'ils pêchaient, se mettaient à l'abri du mauvais temps ou rentraient
au port. Depuis janvier, ce service payant a été supprimé parce que déficitaire
sur un créneau de clientèle trop étroit. Reste le satellite : des conversations
confidentielles qui privent le reste de la flottille des communications
parfois chaleureuses autrefois partagées par tous sur les ondes. Du coup,
les patrons en mer n'ont plus que leurs trop courtes jumelles pour observer
les activités de leurs collègues : "Terminées les liaisons précieuses
en cas de pépin lorsque la fréquence de détresse est trop souvent inaudible.
Et puis, l'info sur les autres permet de décider quelle espèce on va pêcher
et dans quelle zone en fonction de la demande du marché" Ariel Straboni
et Gérard Abalain, anciens opérateurs de Conquet radio, aujourd'hui fermée,
sont recyclés dans les services administratifs de France Télécom. Cette
semaine, ils participent bénévolement à la mise en route de la station
privée de Penmarch. Les familles sans nouvelles Résultat, des bateaux
se présentent parfois naïvement à la vente sous criée les jours ou l'abondance
fait fléchir les prix. Des criées qui voulaient rétablir le contact avec
les flottilles pour réguler les arrivées du poisson, communiquer les cours,
etc. Quant aux épouses, qui utilisaient des récepteurs familiaux, elles
sont désormais tributaires des transmissions de l'armement pour s'informer
de la vie à bord. Alors les pêcheurs ont acheté leur propre émetteur (550000F)
avec leur association Pesca_cornouaille, leurs organisations de producteurs,
les collectivités, les criées, les Péris en mer, etc., Six employés de
criée ont reçu les conseils d'anciens agents de France Télécom aujourd'hui
recyclés dans des bureaux. Les nouveaux opérateurs se relayeront au micro,
dans un local exigu avec vue sur le poisson. Le fonctionnement sera financé
par les bateaux abonnés (1600F par an comme au temps de Conquet Radio).
Et déjà, une station privée, Monaco radio, envisage de relayer les appels
sur le réseau téléphonique terrestre, ce qui rentabiliseraient l'émetteur,
Le service est ouvert aux flottilles de Douarnenez, Audierne et du Pays
bigouden, Et Yeu, Les Sables D'Olonne, Cherbourg, la Turbale, Concarneau
ont aussi manifesté leur intérêt. Avec son flair en matière de technologie
nouvelle vague, France Télécom aurait-elle condamné un peu vite les anciennes
? Article paru dans Ouest France mi-avril 2000, Article de Raymond Cosquéric
Légende sous photo 'scanné' à partir de photocopie Ariel Straboni et Gérard
Abalain, anciens opérateurs de Conquet Radio, aujourd'hui fermée, sont
recyclés dans un service administratif de France Télécom. Cette semaine,
ils participent bénévolement à la mise en route de la station privée de
Penmarch
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