Le pendu
Autorisée sur ce site,une histoire vraie racontée par Christian, un radio navigant.

Nous sommes en 1972, j’étais à l’époque sur le C.N. et notre otage cité précédemment était troisième mécanicien sur ce navire.
Le cuisinier, ce voyage là était resté à terre et un remplaçant était donc embarqué.
P.A le troisième mécanicien faisait donc le quart de nuit et devait réveiller le cuisinier à six heures trente.

Nous étions en hiver et une bonne brise de suroît nous accompagnait, le navire roulait bord-sur-bord.
La première nuit se passe, ponctuée par les prises de quart à la passerelle et à la machine.
Au petit matin, j’étais en train de boire mon café tranquillement dans ma cabine qui est attenante à la passerelle, quand soudain P.A surgit ; affolé et dit " le …le cui… sinier s’est pendu vite …venez." Moment de stupeur…. et puis cavalcade dans les coursives.
Nous arrivons à la cabine du cuisinier, en ouvrant la porte il y a quelque chose qui gène, je passe la main derrière le battant et je sens une jambe, j’ouvre la porte en forçant un peu, et je vois le cuisinier
Assis dans sa couchette, le regard embué de sommeil et qui dit « Qu ‘est-ce qu’y s'passe ?
Ben oui c’est m’gambe »
Je jette un œil sur la porte et je vois accroché à la patère du porte-manteau, le pantalon bleu du cuisinier avec fixée sur un côté une prothèse de jambe qui se balançait au roulis…..
Comme nous ne connaissions pas G.V le cuistot nous ignorions qu’il était unijambiste….
P.A en ouvrant la porte voyant la jambe avec la chaussure qui allait et venait de bâbord vers tribord sous le roulis du navire en a aussitôt déduit que le cuisinier s’était envoyé ad-patres. On a bien ri ensuite dans les coursives.
Les surnoms sont vite donnés à la pêche, et le cuisinier a récolté celui de « Jambe de laine »

Votre honorable correspondant